S’opposer à l’open-sky pour protéger Tunisair et sauvegarder son monopole était le principe non avoué de la politique étatique avant 2011. Tunisair « détenait alors 63% de tous les sièges disponibles sur le marché» (cf La Révolution inachevée, Banque Mondiale, page 93).
Depuis, la flotte de Tunisair a fondu comme neige au soleil ainsi que son monopole, contribuant à la montée en puissance de low-costs européennes par le truchement des Accords Bilatéraux. Parmi ces low-costs, la filiale d’Air France, Transavia, s’est taillé la part du lion sur les vols entre la Tunisie et la France. Soutenue sans limite par sa maison mère, elle-même régulièrement secourue et aidée financièrement par l’Etat français, Transavia écrase ses concurrents tunisiens et par là-même la sacro-sainte « neutralité concurrentielle de l’Etat » dont la Banque Mondiale dénonçait l’absence en Tunisie dans le rapport précité.
L’absence d’une réelle ouverture du ciel a donc été favorable à la dégradation de la situation concurrentielle de Tunisair et à la création d’un quasi monopole de Transavia sur le marché français. Une situation qui risque de s’aggraver avec les nouveaux moyens consentis par Air France à sa filiale.
Par Lotfi Mansour, consultant en tourisme, ancien directeur de magazines spécialisés, initiateur et Président d’honneur du Tunisia Convention Bureau.
Réalisation : MCM.