Nous avons rencontré le Directeur de l’ONTT à Alger, Foued El Oued, à l’occasion de la 24e édition du salon SITEV (12 au 15 juillet). Il a fait pour nous le point sur ce marché, ses opportunités et ses freins.
Le contexte
Le contexte est celui d’un pays, l’Algérie, qui occupe une place à part dans le tourisme tunisien : premier pays émetteur pour la Tunisie avec 3,5 millions de visiteurs, mais aussi première destination des Tunisiens avec 1,7 millions de visiteurs.
Un pays mu par la volonté de développer son tourisme, mais aussi soucieux de sa balance touristique. En effet, nous avons pu constater que les unes des journaux algériens comme les déclarations officielles tournent autour du développement du tourisme local. Le doublement annoncé de la capacité hôtelière (250 000 lits prévus à l’horizon 2030) ou la rénovation de 43 hôtels étatiques du groupe HTT ont pour premier objectif de retenir les touristes algériens chez eux.
Ce légitime souci de préserver la balance touristique du pays se heurte cependant à la rareté actuelle des unités hôtelières locales et à leur cherté pour le porte-monnaie de l’Algérien moyen, qui continue à plébisciter la Tunisie et, dans une moindre mesure, la Turquie et l’Egypte.
Une chose est sûre : le volontarisme de l’Etat algérien pour développer le tourisme transformera à terme les données de ce marché. Nous avons pu en percevoir les premiers résultats, notamment dans la capitale Alger : les façades d’immeubles du centre-ville et les vieux palais de la Casbah ont été rénovés ou sont en voie de l’être.
L’amélioration de l’infrastructure (notamment le métro d’Alger, la multiplication des restaurants et hôtels dont l’offre et le service sont dignes d’une capitale touristique) et surtout l’arrivée de jeunes cadres et employés à la «colonne vertébrale souple», pour reprendre les mots du Président Tebboune, nous semblent augurer une transformation prochaine de la destination.
Cependant, et selon l’avis de plusieurs agents de voyage algériens, des destinations comme la Tunisie ont encore de beaux jours devant elles si elles savent améliorer leurs services et maintenir leur compétitivité.
Pour la Tunisie, les points de passage aux frontières terrestres sont une véritable plaie. L’attente se compte encore en heures pendant la haute saison et tend à devenir un véritable frein au choix de la Tunisie par le touriste algérien ne disposant pas de budget pour l’avion.
Par Lotfi Mansour, consultant en tourisme, ancien directeur de magazines spécialisés, initiateur et Président d’honneur du Tunisia Convention Bureau.
Réalisation : MCM.