Le vice-président du Tunisia Convention Bureau annonce la tenue du second Tunisia MICE Day le 23 janvier 2025, des projets de participation aux salons internationaux, et la consolidation de la coopération avec l’administration et les fédérations professionnelles. Le TCB évolue lentement mais sûrement vers la réalisation de ses objectifs : tel semble être l’état d’esprit de son vice-président qui appelle à une plus grande implication des professionnels dans le fonctionnement de cette structure dédiée à la promotion du tourisme d’affaires.
TOURISCOPE : Où en est le TCB, notamment concernant l’organisation du Tunisia MICE Day et la promotion de la destination à l’étranger ?
Selim Ennabli : La création du TCB (Tunisia Convention Bureau) a suscité une grande vague d’intérêt, aussi bien auprès de l’administration tunisienne qu’auprès des professionnels tunisiens du MICE (Meetings, Incentive, Conférences, Exhibitions). Grâce à la signature de conventions de collaboration avec les différentes fédérations du tourisme, le TCB a rapidement pris place dans le paysage du tourisme tunisien et s’attèle à la promotion de la destination et à la défense des intérêts de ses membres.
Organisé sous le patronage du Ministère du Tourisme et en présence de journalistes et professionnels européens, le Tunisia MICE Day a marqué la première année du TCB. Le Tunisia MICE Market, salon spécialisé dans le MICE et le Tunisia MICE Awards, soirée dédiée à récompenser les professionnels ont eu un écho favorable auprès de la presse tunisienne et étrangère et auprès des professionnels. La prochaine édition du TMD est prévue le 23 janvier 2025. Pour cette nouvelle édition, le TCB compte faire appel au soutien de ses partenaires habituels, et remercie les sponsors de la manifestation de répondre présents.

La promotion de la destination à l’étranger sur le segment du MICE passe obligatoirement par l’accompagnement des professionnels sur les salons spécialisés. Ces salons comme IMEX Frankfurt et EIBTM Barcelone sont l’occasion de connaître les tendances du marché et de défendre la destination auprès des donneurs d’ordre communément appelés “hosted buyers”.
Afin de faire face aux coûts considérables d’une telle participation, le TCB travaille actuellement sur une participation conjointe avec l’Office National du Tourisme Tunisien et sur la mobilisation d’un financement auprès d’éventuels bailleurs de fonds prêts à appuyer l’initiative du TCB.
Le TCB travaille également sur le développement d’autres projets, dont notamment le lancement d’une enquête à grande échelle afin de quantifier le poids du secteur MICE en Tunisie, l’obtention de facilitations pour l’utilisation responsable et durable des sites archéologiques par les professionnels du MICE, et la conception d’un programme de formation pour le personnel actif sur le segment du MICE.
Par la création du TCB, une première étape a été franchie. Il est du devoir des professionnels de se mobiliser et de s’impliquer à ses côtés, en vue de le pérenniser et de faire aboutir ses projets avec l’appui de ses différents partenaires.
Comment se porte le marché MICE tunisien ? Quel état des lieux faites-vous de l’offre et de la demande sur ce segment ?
Le Marché mondial du MICE est en pleine expansion avec une forte croissance attendue dans les années à venir. Cette croissance émane principalement des pays d’Europe de l’Ouest. L’impact de cette croissance ne se fait que partiellement ressentir sur le marché du MICE tunisien. Certes, les réalisations des hôtels d’affaires et des agences spécialisées sont en progression. Il est cependant évident que l’impact n’est que partiellement ressenti.
Selon une enquête que nous avons menée en début de l’année auprès des membres du Tunisia Convention Bureau, les petits évènements de moins de 150 participants sont majoritaires. Pour expliquer ce phénomène, il est nécessaire de revenir à la crise sanitaire qui a bousculé l’ensemble du secteur évènementiel et qui a engendré de nouvelles tendances sur le marché.
En 2020, l’industrie a pris un virage virtuel suivi en 2022 par un virage hybride. Grâce à une infrastructure adaptée, notamment dans les hôtels et centres de congrès, l’offre tunisienne a su accompagner la montée en puissance des évènements hybrides combinant des participations physiques et virtuelles. Cette nouvelle tendance a renforcé notre positionnement sur le marché des petits évènements.
D’autre part, le télétravail et les réunions virtuelles ont montré leurs limites. Le confinement a suscité le besoin des équipes de se rencontrer. La Tunisie a fait preuve d’efficacité dans ce domaine en proposant des lieux et établissements atypiques, souvent en plein air, permettant l’organisation de team buildings, et d’activités en bord de mer, dans le désert ou encore dans des sites historiques qui stimulent l’imagination et encouragent une interaction plus profonde entre les participants.
L’offre tunisienne a su évoluer en adéquation avec des nouvelles tendances post crise sanitaire, et renforcer sa position sur le segment des petits évènements. Cependant, sa part de marché sur les évènements de grande taille a diminué. Les donneurs d’ordre européens semblent privilégier d’autres destinations pour l’accueil de leurs évènements régionaux et internationaux. Malgré des avantages perceptibles dont notamment la proximité géographique, une politique tarifaire attractive, une ouverture de la population à l’étranger, les professionnels peinent à concrétiser. Cette tendance s’explique en partie par la conjoncture économique et financière difficile qui a impacté le climat des affaires.
Le TCB a été créé dans la perspective d’appuyer les professionnels tunisiens, en collaboration avec le Ministère du Tourisme tunisien et les différentes fédérations du tourisme, en vue d’accueillir des évènements de grande envergure en Tunisie. La facilitation de la procédure d’accès à des sites atypiques, la participation aux salons spécialisés étrangers, l’augmentation de la desserte aérienne sur le Sud tunisien, la construction de centres de congrès modernes et spacieux sont des actions à entreprendre conjointement afin de renforcer encore plus notre compétitivité sur le segment des grands évènements.